Skip to main content

Dans un monde de plus en plus digital, l’impression papier est souvent pointée du doigt pour son impact environnemental. On imagine facilement qu’imprimer des documents « coûte » du carbone, entre la fabrication du papier, le fonctionnement des machines et le transport des imprimés. Mais quelle est réellement l’empreinte carbone d’une page imprimée ? Et comment peut-on la réduire au maximum tout en continuant à communiquer efficacement sur papier ? 📄🌳

Dans cet article pédagogique, nous décryptons les chiffres clés de l’impression sur papier, nous les remettons en perspective et explorons des pistes pour une impression responsable. L’objectif est de vous fournir une vision claire et honnête de l’impact carbone de vos imprimés, et de montrer qu’avec de bonnes pratiques, le papier peut s’inscrire dans une démarche écologique cohérente.

L’empreinte carbone d’une feuille imprimée : quels chiffres ?

Commençons par le concret : combien de CO₂ émet-on pour imprimer une feuille de papier au format A4 (soit une page standard) ? Les études disponibles permettent d’estimer cet impact en décomposant deux étapes principales : la fabrication du papier elle-même, puis le processus d’impression.

Fabrication du papier

Produire du papier à partir du bois et des matières premières est un processus industriel énergivore. En moyenne, la fabrication de 1 kg de papier génère environ 1 kg de CO₂

Pour se représenter cela à l’échelle d’une feuille : 1 kg de papier correspond à environ 200 feuilles A4 standard (papier 80 g/m²). Chaque feuille « pèse » donc autour de 5 grammes de CO₂ rien qu’au stade de sa production.

Impression de la feuille

Vient ensuite l’étape où l’on imprime le texte ou les images. L’utilisation de l’imprimante ou de la presse, de l’encre ou du toner, et de l’électricité nécessaire, ajoute une petite dose supplémentaire de CO₂. On l’estime à environ 2 g de CO₂ par feuille A4 imprimée

Ce chiffre peut varier selon que l’on imprime en recto-verso, en couleur (ce qui peut utiliser un peu plus d’énergie et d’encre) ou selon l’efficacité énergétique des machines, mais 2 grammes est un ordre de grandeur souvent retenu.

En additionnant ces deux postes, imprimer une feuille A4 représente environ 7 g de CO₂ émis dans l’atmosphère. Dit comme ça, ce nombre de 7 grammes ne parle pas forcément… Alors, mettons-le en perspective : imprimer 100 pages reviendrait à émettre environ 700 g de CO₂. C’est l’équivalent de ce qu’émettrait une petite voiture sur quelques kilomètres de trajet​.

Autrement dit, sortir un rapport de 100 pages en quelques exemplaires a un impact carbone du même ordre de grandeur qu’environ 6 minutes de trajet en roulant à 50 km. Ce n’est pas négligeable, certes, mais ce n’est pas non plus exorbitant si on compare à d’autres activités du quotidien.

Variations de l’empreinte carbone

Il faut aussi noter que ces valeurs restent moyennes. L’empreinte carbone réelle d’une feuille imprimée peut varier :

  • Si le papier est plus épais ou de grammage supérieur à 80 g/m², la fabrication engendrera un peu plus de CO₂ par page.
  • À l’inverse, si le papier est recyclé ou produit localement avec une électricité très décarbonée, le bilan peut être un peu meilleur que 5 g par feuille.
  • Le type d’encre et le procédé d’impression peuvent légèrement faire varier les 2 g de l’étape d’impression.

En résumé, retenons qu’on parle de l’ordre de quelques grammes de CO₂ par page imprimée. Imprimer n’est donc pas anodin en termes d’émissions, mais on est bien loin des tonnes de CO₂ dès qu’on imprime trois brochures !

Focus sur les volumes d’impression

Pour atteindre des quantités vraiment importantes, il faut regarder des volumes massifs d’impression. Par exemple, 1 tonne de papier imprimé peut représenter jusqu’à 2,5 tonnes de CO₂ émises sur l’ensemble du cycle de production​.

D’ailleurs, 60 à 75 % de l’empreinte carbone totale d’un imprimé proviennent de la fabrication du papier, le reste étant lié à l’impression, au transport et aux autres étapes.

Quelques détails sur la production

En Europe, plus de 60 % de l’énergie thermique utilisée dans la production de papier provient de la biomasse, ce qui réduit d’autant le bilan carbone. De plus, on ne coupe pratiquement pas d’arbres « exprès » pour faire du papier. La pâte à papier est produite à partir de déchets forestiers et d’arbustes sans utilité.

Fin de vie des imprimés

La fin de vie joue aussi un rôle important. En France, plus de 60 % du papier mis au rebut est aujourd’hui recyclé ♻️, un taux en progression constante.

Conclusion : un papier plus vert qu’il n’y paraît

Au final, l’empreinte carbone d’une feuille imprimée tient dans quelques grammes de CO₂ par page. Avec des pratiques responsables, l’impression papier peut s’inscrire dans une démarche écologique cohérente :

  • Choisir un papier éco-responsable (recyclé, certifié ou local) réduit significativement les émissions liées à la fabrication.
  • Optimiser les tirages et recourir à l’impression locale limite le transport.
  • Recycler plutôt que jeter permet de boucler la boucle et d’économiser du CO₂ pour les productions futures.

En somme, imprimer n’a rien d’un geste anodin, mais il n’a pas non plus à être diabolisé dès lors qu’on se montre un peu astucieux. Pour une campagne marketing, un rapport d’activité ou un carton d’invitation, le papier reste un formidable moyen de communication – et, lorsqu’il est produit, transporté et géré de façon raisonnée, il peut être fièrement intégré dans une stratégie éco-responsable globale.